Des roches des vignes et du sable !

Survolés par les aigles, les Corbières et le Minervois forment un pays rocheux où garrigues, pelouses sèches et profondes forêts s’entremêlent.

Avec leurs courbes striées, les vignes animent une partie de ces paysages émouvants.

Le Minervois signe la fin du Massif Central, les Corbières annoncent le début des Pyrénées. Les calcaires du Minervois ont subi de fortes contraintes tectoniques.

Couverts par des garrigues méditerranéennes dans leur partie orientale, les paysages des Corbières évoluent avec l’altitude, entrecoupés par des gorges profondes.

En s’élevant vers le sud, les montagnes sont plus jeunes, certaines gorges sont classées, comme celles de Galamus ; d’autres falaises, battues par les vents, accueillent les Citadelles du Vertige, emblématiques Châteaux du Pays Cathare.

Le saviez-vous ?

Cette grande richesse géographique abrite de nombreuses espèces patrimoniales.
Vous pourrez apprécier le vol de l’aigle de Bonelli ; deux couples résident sur le territoire, parmi les trente recensés en France à ce jour. 

Balade dans les vignobles du Minervois ©Céline Deschamps-Conseil Départemental de l'Aude
Balade sur la falaise de Leucate ©Office de Tourisme de Leucate

Plages, lagunes et garrigues forment les joyaux naturels de la Narbonnaise. Des milieux rares et fragiles qui invitent à la découverte et à l’observation naturaliste.
Près de 300 jours par an, le soleil et le vent balayent, assèchent et tourmentent la côte méditerranéenne audoise.
Les extrêmes s’y côtoient sans complexe, un hymne à la vie dans des conditions très rudes à quelques pas des stations balnéaires. Des terrains secs et arides dominent des milliers d’hectares de zones humides, l’eau salée se mélange à l’eau douce dans d’immenses étangs.
Cinquante types de milieux naturels différents coexistent sur un territoire réduit, autant de refuges pour accueillir d’étonnantes espèces végétales et animales et concentrer une biodiversité rare à l’échelle européenne, méritant son qualificatif de « hot spot » de la biodiversité.

Du Lido au Marais

Le littoral audois se compose de plages de sable et de falaises plongeant dans la mer, comme à Leucate. Par endroits, une fine bande de sable : le Lido, sépare la Méditerranée des lagunes avec des buissons d’oyat et d’euphorbe des sables qui défient fièrement les grandes marées et les vents salés.

Plusieurs espèces d’oiseaux rares et protégés y ont élu domicile. Quand on passe ce lido, 6 000 hectares d’étangs, bordés de 6 500 hectares de marais, roselières et jonchaies, ont un intérêt écologique international tel, qu’ils ont été classés en zone Ramsar.

Les sansouïres, des marais inondés d’eau salée et terriblement secs le reste de l’année, sont l’un des milieux les plus extrêmes du globe. On y trouve d’étonnants parterres d’obiones et de salicornes, de soudes ou de saladelles qui supportent la salinité du sol et les variations d’hygrométrie. Véritable plante emblématique de la côte audoise, le limoniastrum monopetalum (ou Lavande de mer) colonise une grande partie de la côte de Gruissan à Leucate, seule station française où l’on observe cette espèce. Milieux de transition entre mer et continent, les lagunes accueillent près de soixante espèces de poissons marins et d’eau douce. Anguilles, daurades et loups nagent aux côtés de l’hippocampe qui y est sédentaire.

Garrigue et plateaux calcaires

En s’élevant quelque peu pour apprécier l’incroyable profondeur des paysages lagunaires, on foule le calcaire tourmenté des massifs de la Clape, des Corbières maritimes ou du plateau de Leucate.

Cette roche a pour caractéristique de laisser filer l’eau et donne  des milieux très arides, caractéristiques de la garrigue qui recolonise peu à peu les terres après des siècles de pastoralisme.

Le chant des cigales rythme la journée dans les forêts de pins d’Alep et de chênes verts. Le mélange de parfums de thym, romarin, santoline et lavande enivrent le promeneur qui évite les piquants des genêts à scorpions et des genévriers.

Pour égayer les paysages au printemps, la belle Aphyllanthe de Montpellier, les cistes et orchidées colorent l’aridité et la pierraille. 

Du côté de la faune, l’immense Couleuvre de Montpellier ou le Lézard ocellé se dissimulent au pied des murettes, se méfiant du Circaète Jean le Blanc, rapace chasseur de reptiles.

Le saviez-vous ?
A l’époque romaine, le petit massif de la Clape était une île ! Profitez du séjour à Saint Pierre la Mer pour tester les vins de l’AOC La Clape, réputés pour leur caractère iodé. Ils se déclinent en vins rouges et blancs.

Flore de l'Aude, balade dans la garrigue ©Jacqueline macou-Pixabay

Près de 60 % des oiseaux français, soit 365 espèces, sont visibles sur une petite bande de quarante kilomètres sur vingt. Des ornithologues de toute l’Europe se déplacent pour admirer l’exceptionnelle réalité ornithologique de la Narbonnaise que l’on explique par sa position géographique sur un couloir de migration. Dans les milieux secs des Corbières maritimes, les amateurs traquent le Monticole bleu, le Cochevis de Théckla et surtout l’Aigle de Bonelli. Ce rapace très rare ne compte qu’une trentaine de couples en France, dont un seul dans l’Aude.
La plus grande diversité de l’avifaune s’observe autour des lagunes et du littoral.
Canards et flamants roses hivernent au bord des étangs fréquentés par les laridés (mouettes, goélands, sternes) et limicoles (échasses, gravelots, chevaliers, avocettes) le reste de l’année.
Quelques espèces très rares au nom poétique comme le Butor étoilé parcourent les roselières de Bages ou du Grand Castélou.

L'étendard de la qualité environnementale

Le Pavillon Bleu garantit une eau de qualité et des plages et ports propres pour se baigner ou se reposer en toute quiétude.

 

Hissé sur les plages et les ports de plaisance, le Pavillon Bleu créé par la Fondation pour l’éducation à l’environnement en Europe témoigne d’un effort permanent de prise en compte de la part des gestionnaires, du critère environnemental dans leur politique de développement économique et touristique.

Dans l’Aude, 5 communes (Fleury d’Aude, Gruissan, Leucate, Narbonne-Plage, Port la Nouvelle) et 5 ports de plaisance (Castelnaudary, Carcassonne, Narbonne, Leucate et Gruissan) ont obtenu le pavillon bleu.

Le massif de la Clape curiosité géologique

Étonnant massif proche du littoral, la Clape était autrefois une île, il y a plus de 600 ans.

C’est aujourd’hui un site classé de 8 000 hectares qui abrite un grand nombre d’espèces de fleurs sauvages dont la fameuse centaurée de la Clape, endémique au massif. Originellement boisée, la Clape a subi des milliers d’années d’agriculture, d’où son nom qui vient de clapas, «tas de pierre» en occitan.

La forêt s’y réinstalle progressivement depuis le XIXème siècle et l’abandon pastoral du massif.

De nombreux itinéraires balisés permettent d’en apprécier le côté sauvage, comme le circuit des Goutines et celui du cimetière marin au-dessus de Gruissan.

Randonnée à travers les vignes dans la Clape ©Agnès Lescombes
Faune de L'Aude, le milan noir ©LoneWombatMedia-Pixabay

Roc de Conilhac, Spot international pour les migrations

Balade sur l'étang de l'Ayrolle ©Edgard Depuy-ADT de l'Aude

Légèrement surélevé entre Gruissan et Narbonne, le roc de Conilhac offre un point de vue unique pour observer les migrations postnuptiales de mi-juillet à mi-novembre.

Un grand nombre d’oiseaux migrateurs contournent les Pyrénées pour rejoindre le sud et les terres africaines. Quand le cers (vent du nord-ouest) souffle, la quantité et la diversité des espèces observables y sont exceptionnelles. De ce fait le spot de Conilhac détient une renommée internationale.

128 espèces ont été recensées, dont 24 espèces de rapaces.

L’endroit est principalement connu pour ses grands vols de Milans noirs (début août), de Bondrées apivores (fin août) et de Cigognes blanches (de mi-août à début septembre). On peut voir des dizaines de milliers d’oiseaux passer les jours les plus favorables !

En prendre plein les yeux à l'Ile Sainte-Lucie ...

La plage de la Vieille Nouvelle, l’île Sainte Lucie et les anciens salins du même nom ont été classés en réserve naturelle régionale depuis 2009 en raison de la grande diversité d’espèces faunistiques et floristiques et de la variété des paysages.

Lîle Sainte Lucie, située entre deux lagunes, bordée par le canal de la Robine, offre un milieu méditerranéen très préservé, des bosquets de Pins d’Alep et de Chênes verts et un magnifique point de vue quand les étangs s’embrasent lors des chauds crépuscules d’été. Dans la réserve on observe plus de 300 espèces végétales, dont certaines particulièrement rares sur la plage, dans les salins et au pied de l’île, un grand nombre d’oiseaux et la présence discrète du chevreuil sur l’île. La maison éclusière de Sainte Lucie est située entre île et salins au bord du canal de la Robine.

Pour enrichir les connaissances du public et répondre à sa curiosité, des visites guidées et des expositions sont proposées à la Maison Eclusière. Le refuge littoral du Domaine Sainte-Lucie permet de séjourner au cœur de ce havre de paix.

Birdwatching autour de Narbonne et du littoral audois

La Narbonne et le littoral audois constituent un territoire privilégié pour observer les 350 espèces d’oiseaux présentes à l’année ou de passage.
Pour augmenter ses chances de découvrir une espèce recherchée sur chacun des 15 sites d’observation du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée, une application numérique permet de consulter des  fiches illustrées sur les espèces, leur comportement, leur habitat et les mois de présence.
Elle propose également des hébergements touristiques spécialisés ayant reçu une formation spécifique sur l’observation ornithologique.

Orchidée Ophrys, Sentier des orchidées, Domaine Serres Mazard, Talairan ©V. Dumeunier - Conseil Départemental AUDE

Les Orchidées des Corbières et du Minervois

Avec 87 espèces et sous-espèces d’orchidées, l’Aude constitue une destination importante pour tous les amateurs de flore. Les pelouses sèches abritent certains des plus beaux spécimens, colorant la rocaille d’avril à juin.

On trouvera dans ce pays la très rare Dactylorhiza insularis sur les prairies de Bouisse. Plus bas, les garrigues recèlent de très nombreuses Ophrys comme l’Ophrys bombyliflora, ou encore l’Ophrys funerea et l’Ophrys catalaunica.

Le Domaine Serres-Mazard à Talairan a créé le Sentier des Orchidées, une promenade de 1,5 kilomètres entre vignes et pinèdes dans l’environnement typique des Corbières. Seize pupitres à thème guident le promeneur, dévoilant diverses interprétations de la faune, de la flore, des oiseaux, du patrimoine, de la truffe, etc. Comme son nom l’indique, le sentier des orchidées offre quelques très beaux spécimens dont vous parlera avec passion l’hôte des lieux, vigneron passionné de nature.

La Rando du géologue

Les replis tectoniques qui entourent le village d’Albas, dans les Hautes Corbières,  offrent de nombreuses curiosités dont des fossiles de dinosaures à découvrir au cours de la rando du géologue grâce aux panneaux explicatifs. Le fameux géosynclinal mentionné sur toutes les cartes s’est transformé au fil des évolutions de la science géologique en un simple synclinal.